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Photo du rédacteurMarie Gasnier

"D'autres vies que la mienne"

Dernière mise à jour : 22 mars 2020

Bouleversant. Brillant.

Emmanuel Carrère réalise de nouveau une prouesse littéraire. Il réussit, à travers sa plume, à retranscrire le malheur de la vie, de deux vies plus exactement : celle d’une mère de famille atteinte d’un cancer en phase terminale et celle d’un couple qui vient de perdre sa petite fille dans un tsunami.

Sans tomber dans le pathos et tout en gardant la bonne distance, il fait du lecteur un témoin proche et intime de la vie de ces personnages lui faisant éprouver une véritable empathie à leurs égards. Il semble impossible de lire ce roman sans être impliqué émotionnellement, sans se mettre à la place des protagonistes le temps d’une ligne, d’une page, d’un passage. Comment ne pas penser « et si c’était moi ? », comment rester impassible face à ces vies détruites ?


Ce roman évoque toutes les angoisses existentielles de l’homme, celles qui viennent le hanter depuis la nuit des temps, celles contre qui les philosophes tentent vainement de le raisonner ou tout du moins de l’aider à trouver un sens à son existence. Dans ce livre, on fait face à la dégradation physique, à la perte du contrôle de son corps et on fait face à la mort.


Ce roman est la preuve que la vie ne tient qu’à un fil et que le bonheur se compte en jours. Rien n’est plus éphémère et plus volatile que l’existence. Dieu a fait de l’homme un être mortel qui se doit d’accepter la fatalité de son destin et qui se doit de l’assumer et de l’honorer le moment venu. Toute comme Ionesco dans « Le Roi se meurt », Emmanuel Carrère décrit ce rapport qu’a l’homme face à la mort et dépeint les différents stades émotionnels par lesquels il passe. Bien que tragique, ce roman nous pousse paradoxalement à nous réconcilier avec la vie malgré tout, en mettant en avant le pouvoir infini de l’amour d’autrui.




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