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Photo du rédacteurMarie Gasnier

"L'orangeraie"

Aucun repère spatio-temporel, pas de date, pas de nom de lieu, rien. Juste une orangeraie au milieu de terres arides telle un mirage au cœur d’une oasis. C’est ainsi que débute l’histoire des deux jumeaux Amed et Aziz, une histoire en apparence paisible, mais encore une fois, ce n’est qu’une apparence. Cet équilibre fragile est brisé par un obus venant déchirer le ciel et venant s’écraser lourdement sur la terre molle, emportant tout sur son passage. Ce jour-là, des murs se sont écroulés, des vies se sont éteintes. Parmi les morts, figurent leurs grands-parents. Mais comme le veut la loi du talion, aucune vie ne peut être impunément détruite, du sang doit couler en retour. C’est alors que l’on bascule dans l’horreur de la guerre. Cette dernière n’a pas d’âge, n’a pas de visage. Elle est meurtrière pour quiconque ose vivre trop bruyamment.


Un enfant tuant d’autres enfants : voici la vengeance qui se profile à travers les pages. Qui de Amed ou Aziz sacrifiera sa vie pour venger son peuple ? Qui de Amed ou Aziz privera leurs parents d’un fils, leur frère d’un frère, la terre d’un innocent ? Qui devra rester en vie et porter le poids de la culpabilité et de la tristesse toute une vie durant ?

Larry Tremblay parvient à décrire très justement l’absurdité de la guerre, l’emprise qu’elle exerce sur les hommes, les coupant de toute réalité, de toute humanité.

Lire l’horreur plutôt que de la vivre est certes dérisoire.

L’écrire est une prouesse et un terrain délicat car chaque mot, chaque phrase écrite ne sembleront jamais suffisamment forts pour évoquer toutes les barbaries et toutes les cruautés qui s'y trament.


Le récit est réussi et ne laisse pas insensible, bien au contraire. Il permet de jeter un regard neuf sur notre existence bien confortable d’occidentaux.

Une fois fini, le livre laisse une larme au coin de l’œil, un nœud au creux du ventre mais une lueur d’espoir subsiste malgré tout parmi cette noirceur.


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