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Photo du rédacteurMarie Gasnier

Les uns contre les autres

Dernière mise à jour : 31 janv. 2019

"On peut juger de la grandeur d’une nation par la façon dont les animaux y sont traités" Gandhi

Je ne saurais décrire avec exactitude le sentiment qui naquit en moi en découvrant la nouvelle sanglante ce matin-là : « Au zoo de Thoiry, un rhinocéros tué, sa corne sciée et volée ». Sans doute un sentiment d’injustice, de dégoût, de mépris, de haine, de colère mais aussi et surtout une peine immense.


Selon Wikipédia, un « parc zoologique, aussi appelé jardin zoologique, ou plus communément zoo, est un espace où sont réunies de nombreuses espèces animales, pour la plupart sauvages, vivant dans des espaces clos. Il a pour but le divertissement, la conservation des espèces, la pédagogie et la recherche scientifique. »

Nous pouvons alors légitimement nous poser la question : comment, au XXIème siècle dans un contexte de « sixième extinction animale de masse », un rhinocéros blanc peut-t-il être tué au sein d’un zoo, dont la mission principale est justement de préserver ces espèces ?


Tout d’abord, rappelons que les zoos actuels ne furent malheureusement pas toujours des « centres de conservation ». Au XVIIIème siècle, les ménageries étaient des lieux d’exhibition d’espèces animales exotiques, rapportées comme des trophées de chasse, et maintenues en captivité afin de renforcer la gloire de leur propriétaire. Puis au milieu du XIXème siècle, les ménageries sont remplacées par des « jardins zoologiques », lieux bucoliques, intégrés dans l’environnement ayant pour but la récréation d’un public citadin en présentant divers animaux indigènes ou exotiques, rares ou non.

C’est seulement à partir du XXème siècle, que la thématique « écologique » est prise en compte, et la notion d’exhibition animale commence à disparaître au profit de celle de la conservation animale.

Aujourd’hui, face à la menace grandissante qui pèse sur la plupart des espèces, les parcs zoologiques sont désormais de véritables « centres de conservation ». Ils jouent un rôle primordial dans le maintien de la biodiversité, la protection de la faune, l’éducation, la sensibilisation du public et l’investigation scientifique. De véritables écosystèmes sont mis en place, permettant aux visiteurs de plonger au plein cœur des habitats naturels des animaux.

Le respect du « bien-être animal » est devenu alors une priorité : selon la loi 31/2003 du 27 Octobre 2003 sur la « conservation de la faune sylvestre dans les parcs zoologiques », chapitre 2, article 3 : « les parcs zoologiques sont obligés de respecter les normes de bien être pour les animaux en captivité ». Non seulement les zoos sont devenus des outils clés dans la conservation animale « ex-situ », mais aussi ils se doivent de créer un environnement adéquat, paisible et favorisant le plus possible l’épanouissement comportemental de l’animal.


Figurant sur de la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), le Ceratotherium simum ou plus communément désigné sous le nom de rhinocéros blanc, est une « espèce quasi menacée ». Cette triste classification est due à la menace grandissante qui pèse sur ses cornes. On attribue à ces dernières de nombreuses vertus médicinales très prisées en Chine et en Asie du Sud-Est. Vince fait désormais partie de ce tableau de chasse en étant sauvagement assassiné au sein même de l’enceinte du zoo.


Cette nouvelle forme d’attentat (c’est effectivement la première fois en Europe qu’un zoo est victime d’un tel acte) ouvre la voie à de nombreuses questions. Les espèces animales seraient donc tout autant en péril dans un zoo que dans leur milieu naturel ? Le cloisonnement de ces animaux, aux dépends de leur liberté, est il réellement bénéfique pour la survie et le maintien de l’espèce ?


Je ne sais pas s’il faut être pessimiste quant à l’avenir de notre planète, quant au devenir de nos animaux sauvages. Mais ce dont je suis convaincue, c’est qu’il faut être alarmiste et adopter une attitude beaucoup plus conservatrice et protectrice envers notre patrimoine naturel.

Selon une étude scientifique, la sixième grande extinction animale aurait commencé. La vitesse à laquelle les espèces animales disparaissent serait beaucoup plus importante que celle observée lors des cinq dernières extinctions : au cours du siècle dernier, celle des espèces vertébrées est 100 fois plus élevée que précédemment. En effet, le nombre d’espèces portées disparues durant les 100 dernières années, aurait du normalement s'échelonner sur une durée de 800 à 10 000 ans.

Cette extinction exponentielle est directement liée avec la société industrialisée, société de surconsommation, d’abus, d’excès et de destruction perpétuels. L’activité humaine constitue une réelle menace pour l’ensemble des êtres vivants. La faune, la flore, la beauté de nos paysages se voient étouffées par une population grandissante, envahissante et polluante. Et si à cela s’ajoutent la cruauté, la haine et la bassesse humaines, alors la seule issue, face à ce bilan déjà catastrophique, ne peut être que fatale.


En tant que future vétérinaire, fervente protectrice des animaux : « êtres vivants doués de sensibilité », je me dois d’être indignée face à cet acte de barbarie. Un crime animalier se doit d’être traité avec autant de pugnacité qu’un crime humain. Car il s’agit, dans un cas comme dans l’autre, d’éteindre une vie.


"Pourquoi nous haïr ? Nous sommes solidaires, emportés par la même planète, équipage d'un même navire."

A. de Saint-Exupéry

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